Gaillac église St Pierre
L’église Saint-Pierre existait déjà en 972 lors de la consécration de l’autel de l’église abbatiale Saint-Michel. Il est vraisemblable même que sa construction est antérieure à celle de ce dernier sanctuaire puisque l’évêque Frotaire fait donation, cette année-là, à l’abbaye Saint-Michel de diverses églises notamment celle de Saint-Pierre de Gaillac, avec ses dépendances. Cette donation sera confirmée la même année par le comte de Toulouse, Guillaume Taillefer.
L’église primitive était le siège spirituel d’une population qui habitait la partie haute de la ville, la plus ancienne de la cité. En 1271, la partie de l’église primitive fut reconstruite grâce à une imposition collective des habitants de Gaillac.
La nef est composée de quatre travées, de largeur inégale, dont les dernières furent terminées au XIVe siècle, ainsi que le magnifique portail en sailli sur le mur (9 colonnes de chaque côté, des chapiteaux à deux rangs de feuille) auquel on accède par un escalier aux marches de pierre. Au-dessus une grande fenêtre en ogive est accostée de deux plus petites en plein cintre roman et d’une troisième au-dessous des précédentes qui éclaire une chapelle. Le chœur, à pans coupés, a été refait en néo-roman au XVIIe siècle.
Le clocher polygonal s’élève à l’angle sud du mur terminal de la nef. Il renferme cinq cloches dont l’une imposante et massive (4m de circonférence à la base avec inscription) date de 1499 et provient de l’abbaye de Candeil [1]. Deux autres cloches, moins anciennes, datent l’une de 1704, l’autre de 1727.
L’église souffrit beaucoup lors des guerres de religion entre catholiques et protestants au XVIe siècle, notamment en 1562, quand les protestants s’emparèrent de Saint-Pierre, et entre 1568 et 1570, quand ils furent maîtres de la ville. De même, au cours de la Révolution, l’église Saint-Pierre subit de nombreuses déprédations : les murs furent fissurés, les ferrures des portes enlevées, le chœur à moitié détruit. Elle sera cependant la première à être rendue au culte. Le presbytère est édifié sur l’emplacement de l’ancienne commanderie dont il subsiste des vestiges, notamment un magnifique escalier à vis en pierre.
Dans un passé plus récent, l’église Saint-Pierre s’est ressentie du poids des années. À la suite de chutes de pierres provenant de la voûte et de lézardes constatées dans ses murs, son accès fut interdit au public dans les années 1970 et l’exercice du culte suspendu. Elle resta fermée de nombreuses années. Après d’importantes réparations, elle fut réouverte et le culte fut à nouveau célébré à partir de 1987. Des paroissiens attachés à leur église n’hésitèrent pas à payer de leurs propres deniers certaines réparations. Ainsi, Mlle Hermance Tregan, demeurant boulevard Gambetta, fit don d’une somme importante qui fut utilisée pour la restauration de la chapelle de la Vierge.
La châsse d’Émilie de Vialar y sera déposée après son transfert du couvent-mère de Marseille. L’église Saint-Pierre était, ne l’oublions pas, celle de la famille de Vialar.
Geneviève et Suzanne Grand – Historique d’après les notes de Pierre Grand (1974)
La voix de la candeilho n° 75 – juin 2007
Retables [2]
– Retable de la deuxième chapelle nord, en bois sculpté, peint et doré.
Un compartiment délimité par deux colonnes isolées, cannelées, à chapiteaux corinthiens, accompagnés par deux pilastres cannelés à chapiteaux doriques.
Au centre, niche cintrée avec statue de saint Roch
Couronnement : entablement dont la frise très large est ornée d’amples rinceaux et deux volutes en appui l’une contre l’autre.
– Retable de la quatrième chapelle nord, en bois sculpté peint et doré.
Un compartiment délimité par deux colonnes peintes en faux marbre à chapiteaux corinthiens.
Au centre, toile l’Adoration des anges. I MH 1989
Couronnement : entablement et volutes – XVIIIe
– Retable de la quatrième chapelle sud, en bois sculpté peint et doré.
La composition, le sujet et le style sont identiques à ceux du retable de la quatrième chapelle nord. L’ornementation est plus riche sur celui-ci. – XVIIIe
– Retable de la deuxième chapelle sud
Trois compartiments délimités par deux panneaux en guise de pilastres, ornés de nombreux motifs, et par deux colonnes torses pamprées aux extrémités.
Au centre, niche rectangulaire avec statue de Vierge à l’Enfant.
Dans les compartiments latéraux, deux toiles : Scène de l’enfance du Christ et Miracle du tablier de sainte Germaine de Pibrac. Les deux toiles sont signées et datées « Marini 1811 ».
Couronnement : entablement, fronton brisé à volutes rentrantes et édicule.
Très riche ornementation : rinceaux, palmes, branche de laurier, chutes de fruits… Fin XVIIIe – début XIXe – I MH 1989
[1] voir à ce sujet l’article paru dans la Voix de la Candeilho n° 70
[2] Dans À la découverte des retables tarnais par Sylvie Soukovatoff sous la direction de Jean le Pottier – Archives et patrimoine 1992
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