Homélie du dimanche de la Miséricorde, deuxième dimanche de Pâques.
Chers frères et sœurs,
Avec le dimanche de Pâques, s’ouvre le temps pascal pour nous aider à contempler davantage le mystère de la résurrection du Christ afin de nous rapprocher plus de Dieu et nous ouvrir à lui. Ce temps s’appelle la cinquantaine pascale, Il dure 50 jours.
Ce 2ème dimanche de Pâques, appelé ‘‘Dimanche de la Miséricorde’’, nous fait redécouvrir les actions du Christ Ressuscité, et son amour pour chaque homme. C’est ce que nous lisons dans l’évangile de ce dimanche (Jn 20,19-31), qui est riche en miséricorde et en bonté divine (Jn 20,19-31. Lorsque le Ressuscité apparaît à ses disciples, il leur dit à deux reprises « La paix soit avec vous ! », et souffle sur eux en disant : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Telle est la mission de l’Église : apporter à tous la joyeuse réalité de l’Amour miséricordieux de Dieu. Comme le rappelle le Pape François, l’Eglise doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Evangile.
Dieu nous donne une vie qui porte avec elle, joie, pardon, énergie, espérance, foi, charité…, une vie débarrassée de tout péché, de toute peur, de toute contradiction et qui appelle à vivre selon la volonté du Père. Mais est-ce possible si l’homme reste tant attaché à son ego ? « Si je ne vois pas… », exige Thomas, absent lors de la visite du Christ Ressuscité. Comme les autres disciples, il veut lui aussi faire l’expérience du Ressuscité. Il veut le voir, avoir un contact physique immédiat avec lui. Et dès que son exigence est satisfaite, il montre sa soumission en proclamant sa foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Quelle preuve de foi ! Oui, notre foi nous relie directement à Notre Seigneur. Heureux est donc Thomas qui nous aide à être dans la juste position, et nous fait découvrir que le Seigneur ressuscité établit avec chaque chrétien une relation personnelle, fraternelle et d’amour. C’est autour de ces sentiments que l’Eglise doit se constituer. Durant ce temps pascal, cherchons le Seigneur qui se laisse trouver, et ouvrons-nous à nos frères pour former ensemble un seul corps : l’Eglise.
La rencontre entre Jésus et Thomas est aussi pleine de miséricorde. Jésus invite Thomas à mettre sa main dans son côté. Dans les plaies de Jésus, Thomas se trouve face à un Messie plein de douceur, de miséricorde et de tendresse. Il peut alors « toucher » le Mystère pascal qui manifeste pleinement l’amour salvifique de Dieu, riche de miséricorde. Il fait, en premier, l’expérience de la tendresse du Seigneur.
Comme Thomas, contemplons dans les plaies du Ressuscité la Miséricorde Divine, qui dépasse toute limite humaine et resplendit dans l’obscurité du mal et du péché. Gardons le regard tourné vers Lui, qui nous cherche toujours, nous attend, nous pardonne ; il est tellement miséricordieux qu’il ne craint pas nos misères. Dans ses plaies il nous guérit et pardonne tous nos péchés. Approchons de lui sans honte ni crainte. Voilà pourquoi le psaume 117 nous invite précisément à rendre grâce au Seigneur pour cette miséricorde : « Rendrez grâce au Seigneur, il est bon ! Eternel est son amour. » Jésus se présente à nous comme celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut que notre destin soit divin. C’est cette miséricorde du Seigneur que nous fêtons en ce temps de Pâques.
Nous sommes aussi invités à donner notre foi au Christ ressuscité, vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection. C’est un combat de tous les jours contre les forces du mal et surtout en ce temps de pandémie mondiale. Nous vivons aujourd’hui dans un monde difficile. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Saint Paul a écrit que rien ne peut nous séparer de son amour. C’est à cela que nous devons nous raccrocher chaque jour. AMEN
Roland TOCHENALI